Des nouvelles d’un ancien élève devenu encadrant pour la section sportive scolaire arbitrage


Retrouvez les nouvelles de Rahiti dans l’article des DNA.

 

Originaire de Polynésie, Rahiti Duplaix (19 ans) commence à se faire un nom dans l’arbitrage.

Plutôt beau gosse, une grande carcasse (1,90m) longiligne, bien sapé, le sourire aux lèvres, l’accent singulier : il sortirait droit d’un casting de ciné supervisé par Audiard ou Lelouch, sans surprendre qui que ce soit.

Mais Rahiti Duplaix (19 ans), natif du Pacifique en Polynésie Française, a préféré se consacrer au sifflet plutôt qu’à une autre passion. « Après une interruption comme joueur, à cause de mes contraintres scolaires, un ami m’a fait découvrir l’arbitrage. C’est devenu une manière différente de renouer avec le football. »

« Laisser s’exprimer les joueurs dans le respect des lois du jeu »

Cette passion, bien ancrée, l’a poussé à franchir le cap et à avaler des milliers de kilomètres (15 700 environ) pour rejoindre la Métropole et tenter d’embrasser une carrière qui s’annonce prometteuse.

Lui, garde les pieds sur terre, un brin paradoxal pour un bonhomme né les pieds dans l’océan. « Joueurs, arbitres : nous sommes tous là pour nous faire plaisir, estime-t-il. L’arbitre en est le garant. Toute la subtilité de l’arbitrage réside à laisser s’exprimer les joueurs dans le respect des lois. »

Intégré en 2015 à la section sportive arbitrale du lycée Jean-Monnet de Strasbourg (dont il est à présent l’un des formateurs), Rahiti Duplaix s’y est appliqué à décrocher un Bac S mention TB.

Dans le même temps, il y a développé son acuité à user, sans abuser, du sifflet si indispensable au déroulement équitable d’une rencontre sportive.

Attiré par la formation Staps, comme de nombreux jeunes férus de sport, il a intégré la faculté des sports de Strasbourg pour devenir professeur d’EPS – il est en 3e année actuellement.

Pour fourbir son bagage, il a suivi son copain Pierre Gartiser à l’US Ittenheim, le club de Patrick Reinbold ancien assistant de Ligue 1, où il s’occupe des U11.

« C’est à cet âge que les joueurs doivent être sensibilisés par les éducateurs, au respect de soi et d’autrui, dit-il. Éducateurs, arbitres sont complémentaires. Sans respect, le football n’est plus source de plaisir. »

Sur un terrain, il s’appuie sur ses qualités en étant conciliant et pédagogue, plutôt que prompt à jouer les Lucky Luke et à chercher à dégainer plus vite que son ombre.

« Je suis persévérant, exigeant, perfectionniste et ambitieux, énumère-t-il. Ma hantise ? Prendre une décision injuste qui pourrait influencer le résultat de la rencontre. »

Rahiti Duplaix s’appuie aussi sur une perception bien définie de son rôle. « On est là pour permettre à tous les joueurs d’exprimer leur talent. »

« Le dialogue est primordial »

Son rêve ? « Atteindre le haut niveau, avec comme référence la Coupe du monde. » Ses modèles ? « Pierluigi Collina, digne d’un chef d’orchestre, et Nestor Pitana, arbitre de la finale. »

Selon Rahiti Duplaix, « l’arbitre doit avoir un fort pouvoir de management, dans le jeu comme dans la gestion humaine. Sanctionner est notre recours ultime ».

Avoir une main de fer dans un gant de velours, être le garant des lois du jeu tout en gagnant l’adhésion de tous les acteurs : le défi d’un arbitre est loin d’être simple.

Parmi les outils à sa disposition, notre intéréssé encourage « le dialogue, primordial avant, pendant et après une rencontre pour fixer les limites à ne pas franchir. »

À travers un échange captivant, on aura compris que cet arbitre/pédagogue, adopté par la terre ferme bas-rhinoise, qu’il a adopté en retour, ne laisse pas indifférent et s’est placé sur une trajectoire qui peut le mener aussi loin que son voyage venu du Pacifique. On a hâte de le voir évoluer dans les plus hautes sphères. Quelques indices incitent à penser qu’il en a l’étoffe.